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Moulin de Turpange

rue du Vieux Moulin 42
6780 Messancy

Turpange
sur un canal prenant l’eau de la Mes

49.612015, 5.815761 (Google Maps)
Privaat
voor 1309 / 1559 / 1842
Turbine watermolen
Korenmolen, oliemolen, zaagmolen
Turbine, voorheen waterrad
Nog gedeeltelijk
Gerenoveerd tot appartementen
Geen
Niet toegankelijk

Beschrijving / geschiedenis

Moulin de Turpange

a. Localisation – toponymie

Situé actuellement rue du Vieux Moulin n° 42, ce bâtiment repris au patrimoine monumental de Belgique est transformé en immeuble privé et résidentiel. La parcelle est dénommée « Auf Letscht » dès le cadastre de 1821. Le moulin était alimenté par un canal prenant l’eau de la Messancy.

b. Moulin

De quand date la première installation d’un moulin à Turpange? Nous l’ignorons. Comme nous l’avons vu pour Sélange, il est possible que le moulin attribué à ce village soit en fait celui de Turpange, ce qui ferait remonter son existence au début du 14ème siècle. Cet établissement fonctionnait certainement au 16ème siècle car il fut incendié par les armées françaises en 1558. Dans son arrêt du 5 juin 1559, la chambre des comptes accepte la requête de Marc, meunier à Turpange en la prévôté d’Arlon, qui demande qu’on lui relaisse pour 24 ans ledit moulin et qu’on lui fasse grâce du fermage pour l’année 1558 en considération de ce qu’il l’a rebâti à ses frais, après qu’il eut été détruit, de même que le village de Wolcrange, par les Français .

Aux 16ème et 17ème siècle, le moulin appartient à différents seigneurs de Hondelange, les de Roben, de Nachten puis de Monflin.

Lors du dénombrement de 1682, la comtesse de Schomberg, dame de Messancy, déclare posséder «le Brul proche du moulin de Turpange» mais elle n’est manifestement pas propriétaire du moulin lui-même. En 1709, le moulin banal est engagé à Jean François de Monflin, seigneur de Hondelange.

Un rapport de visite dressé le 21 septembre 1771 nous donne un état très détaillé du moulin. Le meunier sous contrat est dénommé «fermier». Les murs, planchers, portes, vitres, charpente, écurie sont en bon état. De même les deux meules, la roue et les différentes pièces du mécanisme sont en bon état. La décharge d’eau est neuve. Il y a un jardin à main gauche du bief, entouré d’une haie vive plantée par le meunier, ainsi qu’un autre jardin et un verger. Lors d’une visite précédente, le contrôleur avait demandé de creuser des fossés pour mettre les prairies des particuliers voisins à sec; ces fossés ont été partiellement réalisés sous la conduite de l’architecte Burton. Le meunier doit s’acquitter d’un impôt de 63 florins 18 sols et dix deniers mais une diminution de 4 florins lui est accordé en raison des améliorations réalisées. A cette époque, le moulin «banal et domanial» semble donc en excellent état et bien tenu par un meunier dont le nom n’est pas rapporté (en fait Jean Baptiste Schneider).

Lors de la vente des biens nationaux par le Régime français, le moulin est considéré comme appartenant au gouvernement autrichien et il est estimé, le 23 ventôse de l’An V (13 mars 1797) à 9150 francs. Il est vendu le 27 mai suivant à Louis Hedin de Luxembourg.

Vers 1800, le moulin est acquis avec la maison et 1,5 journal de jardin (environ 53 ares) par Jean Schwartz d’Arlon pour la somme de 7075 livres. Puis il est rapidement revendu à Antoine Arend.

C’est (probablement) Jean Bernard Marlet qui en devient ensuite propriétaire. Son fils Maximilien Bernard le lèguera en 1847 à sa fille Joséphine et à son gendre, le docteur Jean Nicolas Lenger .

Un tournant (une meule) est rajouté en 1826 suite à l’autorisation accordée par arrêté provincial : on peut supposer que l’activité était importante à cette époque.

Au mois de mai 1836, le gouverneur de la province informe le bourgmestre de Messancy qu’une récompense sera attribuée à Anne Fisch, journalière âgée de 33 ans et demeurant à Turpange. Elle s’est en effet courageusement jetée à l’eau près du moulin de Turpange pour sauver Jean Nicolas Bosseler qui se noyait. Ce cultivateur tentait lui-même de rattraper son frère tombé dans la rivière. Ce dernier a pu être ramené sur la berge une heure plus tard. Un comble : le frère de la victime n’a droit à aucune récompense officielle en raison du lien de parenté !

Maximilien Bernard Marlet, propriétaire, demande l’autorisation de faire des modifications en 1841 par l’ajout d’un second tournant pour le blé et le déplacement de l’huilerie dans un bâtiment à construire à proximité: une enquête commodo – incommodo est ouverte. Dans ce contexte, le conseiller François André convoque le 4 avril une assemblée des chefs de famille du village (qui compte alors 45 maisons). Les habitants semblent très satisfaits de ces initiatives. Ils font remarquer qu’il n’y a de moulin ni à Hondelange ni à Sélange. Pierre Thill, meunier à Messancy, assiste également à la réunion. Il déclare avoir assez de travail et la présence d’un second tournant à Turpange ne le gène pas, cependant il ne peut s’empêcher de formuler des critiques car il craint un changement du débit de la Messancy qui lui porterait « grand préjudice ». L’ingénieur des Ponts et Chaussées lui fera remarquer, assez sèchement, que sa critique n’est pas fondée : il est impossible de retenir les eaux à Turpange puisqu’il n’y a pas d’étang 94. La construction est réalisée en 1842. Une scierie fut adjointe également cette année.

En 1845, le moulin lui-même occupe une superficie de 0,8 are, la maison, 3,1 ares, le moulin à huile 1,2 are, la scierie 4,6 ares et le canal 4,1 ares .

Maximilien Marlet décède le 3 février 1847 et sa succession est passée devant notaire en 1858.

De nombreuses modifications ont été apportées à la fin du 19ème siècle. Le docteur Lenger, devenu propriétaire en 1847, opère des remaniements : l’activité de l’huilerie est transférée à Differt . Il est possible que la mouture de farine ait temporairement été suspendue également au profit du moulin de Differt. Le docteur Lenger ajoute un hangar pour couvrir la roue en 1873 ; puis en 1881, ajout d’une chambre dans les écuries; en 1883, ajout d’un corps de logis et amélioration du moulin, renouvellement du mécanisme de la scierie; en 1884, nouvelles améliorations du moulin. Une roue extérieure était alimentée par l’eau passant en dessous, une roue intérieure recevait, elle, l’eau par un conduit qui l’amenait à sa partie supérieure. La scierie est partiellement vendue en 1887. Jean Nicolas Lenger procède à une donation partage en 1880. Son fils Léon en devient propriétaire mais décide de le vendre en 1890. Le notaire Jules Tesch-Muller de Messancy s’en rend acquéreur.

En 1896, il ajoute une machine à vapeur dans la scierie, y construit un nouveau hangar et installe des meules métalliques au moulin. La scierie «mue par l’eau et la vapeur» et le moulin sont revendus en 1917. Le notaire Tesch venait une fois par semaine inspecter le travail du moulin. C’est sans doute lui qui fit construire l’habitation voisine appelée « maison du garde ». Les meules en pierre devaient être régulièrement entretenues: il fallait rectifier leur surface au moyen de marteaux spéciaux. Un système de grandes pinces métalliques suspendues à une potence pivotante, venant s’imbriquer dans des encoches taillées dans la meule, permettaient de soulever les pierres et de les mouvoir pour procéder à l’entretien.

La roue extérieure faisait tourner la meule du moulin à farine. Elle sera supprimée et le cours de la Messancy dévié pour faire tourner une turbine installée à l’intérieur même du bâtiment; elle actionnait la scie. Une roue intérieure permettait également de travailler lorsque les eaux étaient fort hautes: à ce moment, la turbine devenait inutilisable. C’est cette roue qui fit aussi mouvoir les meules à farine.

Nicolas Schumers, par ailleurs meunier à Buvange, achète le moulin en 1917. Il fait établir en 1919 des devis pour le placement d’une nouvelle turbine.

Vers 1920, le moulin produisait l’électricité pour l’église, l’école et quelques maisons du village. C’était du courant continu de basse tension et Nicolas Schumers forme le projet de produire un courant alternatif de haute tension pour le vendre sur toute la commune mais ce projet ne se réalisera pas. En 1920, il achète encore 20 tonnes de charbon pour la «locomobile» à vapeur installée par le notaire Tesch. Pour déplacer les grumes amenées par les clients et les menuisiers de la région et les disposer en face de la scie, Nicolas Schumers faisait régulièrement appel à un cultivateur de Turpange qui venait l’aider avec un cheval de trait .

Jean Pierre Schumers, auparavant à Buvange, vient reprendre l’entreprise au décès de son frère en 1921, laissant le moulin de Buvange à sa soeur. Si les meules restent en place, on n’y mout cependant plus de farine. Jean Pierre Schumers développe une menuiserie dans les locaux de la meunerie.

Pendant la guerre 1940-45, les meules tournèreaient à nouveau pour préparer des aliments destinés au bétail: c’était une farine grossière composée d’avoine, d’orge et de haricots. L’activité du moulin-scierie cesse complètement en 1949.

Le bâtiment sera ensuite revendu pour être d’une part restauré, conservant une partie importante du mécanisme et d’autre part converti en appartements.

c. Meuniers

Le meunier qui, en 1558, réclame l’exemption des taxes se prénomme Marc. Il demande, comme d’autres meuniers victimes des faits de guerre, à ce que son bail soit prolongé pour 24 ans. Les années terribles de la peste en 1636 et de la Guerre de Trente Ans laissent un village désert : le relevé de 1656 ne mentionne plus aucun habitant.

Jeannette Orban est « fille du meunier » quand elle épouse Guillaume Wagner à l’église de Sélange, le 3 octobre 1677. Le couple demeure au moulin de Turpange et Guillaume Wagner est cité comme meunier dans certains actes .

Jean Baptiste Schneider est meunier de 1758 environ à 1785. Il est le fils de Michel et de Marie Kolp, tous deux de Turpange. Il épouse à Sélange le 1er février 1758 Christine Wagner, née à Turpange le 9 avril 1736. Ce couple eut au moins 4 enfants : Nicolas, Henri, Anne Marie et Catherine. Jean Baptiste Schneider décède à Turpange le 25 décembre 1785.

A la fin du 18ème siècle, nous trouvons mention de deux meuniers à Turpange. Christophe Becker, né vers 1754, est l’époux de Anne Marie Kariger originaire de Fouches. Christophe décède le 18 décembre 1820. Le couple eut un fils, Jean Pierre, né au moulin le 27 avril 1789. Il deviendra lui-même meunier et épouse en 1818 Marie Françoise Koob, née à Septfontaine le 4 janvier 1790. Ils eurent au moins 4 enfants dont trois émigrèrent aux Etats-Unis entre 1847 et 1860. Jean Pierre décède à Châtillon en 1826 et son épouse se remarie en 1828 avec Jean Baptiste Bosseler, né à Turpange le 27 juillet 1790. Lors de la vente du moulin par l’Etat français en 1797, il réclame de paiement des meules qu’il avait acqises lui-même.

Nicolas Thill est né à Turpange le 7 décembre 1767 et a épousé Marguerite Dosser, née à Linger (GD Lux) le 18 septembre 1771. Lors de son mariage en 1799, Nicolas Thill est meunier à Turpange. Ses descendants seront meuniers à Messancy. Nicolas décède le 2 octobre 1809 et sa veuve se remarie le 21 août 1810 avec Jacques Goeury, cabaretier à Differt, fils du meunier Jean Pierre Goeury.

Jean Pierre Becker, né le 27 avril 1789, reprend le moulin en 1809  mais il décède à Châtillon le 16 mai 1826.

Le registre de population de Turpange, qui débute en 1856, ne renseigne aucun meunier avant 1870. Cependant Joseph Schumers, né vers 1826, époux de Elisabeth Bernard est connu comme meunier vers 1852 – 1857 et la liste des électeurs de 1861 reprend le meunier Pierre Thill, né à Turpange en 1802, parmi les contribuables importants ayant droit de vote . Un document de 1867 fait état du meunier Ambroise Bockholtz et un autre de 1870 du meunier Jamain . Le moulin, comme celui de Differt, appartenait à la famille Marlet. Il est possible que l’activité se soit concentrée à Differt entre 1826 (décès de Christophe Becker) et 1870 environ ou que les meuniers de Turpange n’étaient pas été domiciliés au moulin.

A la fin du 19ème siècle, les meuniers se succèdent. Comme à Differt, il semble que les Marlet et Lenger ne les supportaient pas bien longtemps leurs meuniers. Henri Collin, époux de Anne Marie Schneider, vend des terres en 1870; il est alors renseigné comme meunier. Jean Baptiste Jamain, né en 1833 en France, arrive en avril 1870 et quitte Turpange pour Habay-la-Vieille en mai 1871. Sur ce court laps de temps, Charles Thill, meunier à Messancy, portera plainte contre lui auprès du gouverneur de la province. Il prétend que Jamain ne lève jamais la vanne de décharge lorsqu’il arrête le moulin, ce qui a pour conséquence de diminuer fortement le courant au moulin de Messancy. Etait-ce un épisode de la « guéguerre » que se livraient continuellement les meuniers voisins ou le reflet d’un manque de professionnalisme du sieur Jamain ? Jacques Kinziger, originaire de Grandcourt, habite au moulin de février à novembre 1875. Mathias Arend, né à Turpange le 11 novembre 1847 est ensuite meunier. Le 13 décembre 1878, il a épousé Maria Catherine Weysse née à Turpange le 11 août 1856. Ce couple a quatre enfants : Joseph né en décembre 1879, Catherine née en octobre 1881, Marie Sophie née en août 1885 puis Nicolas né à Arlon en 1888, ce qui indiquerait le départ de la famille pour cette ville. Un meunier Schmitz est brièvement renseigné en décembre 1887. Cependant une plainte du meunier de Messancy Charles Thill contre Mathias Arend qui a établi un barrage au moulin de Turpange est traitée en 1892 et 1893 . Nous trouvons ensuite Michel Hagar époux de Hélène Meister (née à Wolkrange) d’octobre 1895 à mars 1896.

Henri Lichtfus Flammang vend des terres à Turpange en 1885 puis en 1913 : il est renseigné comme « meunier » mais en fait, il était menuisier à la scierie, fabriquant des meubles et travaillant aussi dans la construction 106.

Une période stable semble enfin s’installer. Servais Munster, né à Turpange le 14 février 1856, est garçon meunier en 1878 et fait une longue carrière au moulin. Il s’était marié à Hondelange le 1er janvier 1879 avec une jeune fille du village, Joséphine Hilbert. Servais Munster reste en fonction jusqu’en 1932. Il décède à Turpange le 28 août 1935 et son épouse le 4 avril 1942.

Jean Pierre Schumers, né à Messancy le 30 janvier 1891, est le dernier meunier et scieur. Il vient du moulin de Buvange qu’il exploitait avec son frère. Il épouse le 29 janvier 1938 à Halanzy Hélène Genin (Halanzy le 20 janvier 1900).

Christian MOÏS & Jean-Marie ZIMMERMAN

Christian Moïs & Jean-Marie Zimmerman, “Les moulins de Buvange, Differt, Habergy, Hondelange, Longeau, Messancy, Noedelange, Turpange et Wolkrange”, dans: la Chronique, n° 19, 2007.
www. messancy-histoire.be /dossiers/commune-et-doyenne/moulins-de-la-commune-de-messancy
Mailbericht Leo van der Drift, Den Haag, 24.07.2014.

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Laatst bijgewerkt: zondag 5 oktober 2014
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