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Messancy, Luxemburg


Algemeen
Collectie
Verdwenen Belgische Molens
Naam

Moulin de Messancy
Moulin Thill

Ligging
rue Deboulle 21
6780 Messancy

à l'extrémité du Millewee
impasse partant de la rue du Castel
sur la Messancy


toon op kaart
Type
Bovenslag watermolen
Functie
Korenmolen
Gebouwd
voor 1309
Verdwenen
1900, sloop
Beschrijving / geschiedenis

Moulin de Messancy

a. Localisation – toponymie

- Situé aujourd’hui au n° 21 de la rue Deboulle, il se trouvait autrefois à l’extrémité du Millewee, impasse en cul-de-sac partant de l’actuelle rue du Castel, dénommé chemin n° 24 sur l’atlas des chemins de 1845. Par la création d’un nouveau tronçon en 1936, un accès vers la rue d’Arlon a désenclavé le moulin. Le nom «rue Deboulle» fut ensuite appliqué à l’entièreté de cette voie, débaptisant malheureusement l’accès à ce site vital pour le village pendant de nombreux siècles.

Le moulin se trouvait sur la parcelle «Bei den Mühlen» et le Millewee était bordé à l’Est par la parcelle «Im Mühlen Driesch» (friche ou terres incultes du moulin). Il était alimenté directement par l’eau de la Messancy. Des plans dressés en 1826 et 1882 nous montrent que les deux roues étaient fixées sur le pignon ouest, du côté de l’actuelle rue Deboulle. Le moulin était alors situé de l’autre côté de la rivière et accessible par un pont. Un canal de décharge parallèle à la rivière avait été creusé en amont du moulin.

- «Bei der Ölmühlen» est le toponyme pour la scierie – huilerie dont il subsiste un hangar contigu au n° 10, rue de la Promenade. Il était alimenté par le ruisseau de Sélange.

b. Moulin à grains

En 1309, le moulin de Messancy doit au château d’Arlon: 6 muids de froment, 6,5 muids de seigle, 1 porc et 8 chapons. Dans une charte datée de 1323 nous trouvons une autre mention des moulins de Messancy : Jean, roi de Bohême et comte de Luxembourg donne notamment en gage sa part des dîmes pour un emprunt qu’il contracte auprès du prévôt d’Arlon. En 1463, lorsque Jean, seigneur de Messancy, partage ses biens entre ses deux filles, il y stipule le moulin. En 1486 un acte d’héritage reprend la prairie sise auprès du moulin .

Catherine de Volkrange (Pays de Thionville), abbesse de Clairefontaine, vend en 1486 à Jean de Kesselstat, seigneur de Metzig, un héritage sis à Messancy, avec la prairie jouxtant le moulin (cartulaire de Clairefontaine, Tandel).

En 1558, des hommes d’armes français appartenant aux troupes du Duc de Guise font des incursions dans la région et brisent les meules du moulin. Le meunier, associé à son collègue de Fouches, adresse une requête au receveur d’Arlon afin d’être libéré de ses redevances. Celle-ci est traitée le 22 décembre 1558: «Le receveur expose que les villages en question furent totalement bruslés, pareillement l’église; le moulin estant situé dehors le villaige, tout dérompu et découvert en partie, lesquelles parties ledit musnier a faict recoustrer et réparer,ensemble fourni d’une pierre blanche à mouldre, et ce pour les bonnes paroles de ce recepveur, lesquelles réparations peuvent avoir cousté cent karolus d’or». Le lieutenant-prévot d’Arlon, Bernard Everlenger, constate le 8 février 1559 que le receveur a tenu le meunier de Messancy quitte pour 4 florins d’or, quatre livres de cire, 4 chapons, 2 muids 13 setiers de froment et 5 muids 11 setiers de seigle.

Dans les comptes que Jean de Riaville, receveur général des aides, dresse en 1621, nous apprenons que « le moulin audit Messancy a été mis en oultrée et est demeuré à Schaunen Sondag de Niedercorn pour un terme de six ans consécutifs … à condition d’y faire un nouveau tournant en pierre blanche de Chalon ». Le meunier se voit forcé d’effectuer ces réparations à la meule en pierre de Champagne et doit, en attendant, payer 28 maldres de grains dont un tiers en froment.

Le dénombrement des feux de 1656, après la guerre de Cent Ans et l’épidémie de peste, ne relève plus que 14 ménages au village et aucun meunier n’y est répertorié.

Mais à l’occasion du dénombrement réclamé par la chambre royale de Metz en 1682, la comtesse de Schomberg, dame de Messancy, déclare qu’elle possède la cinquième part du moulin, ce qui lui rapporte annuellement environ un muid et trois bichets de seigle (environ 270 litres), autant d’avoine, un florin d’or, un chapon et une livre de cire.

Arnould François de Tornaco, seigneur pour ¾ de Messancy mais résidant à Termonde, détaille en 1758 toutes ses possessions. Il tire 1/5 des droits du moulin de Messancy mais le four banal, tombé en ruine depuis de nombreuses années, ne rapporte rien. La baronne de Tornaco et la vicomtesse de la Fontaine, co-dames de Messancy, bénéficient toujours du 1/5ème de la dîme du moulin en 1766.

Sous le régime autrichien, les moulins font l’objet de visites régulières de la part d’experts du gouvernement. Le rapport dressé le 21 septembre 1771 précise l’état du domaine. Le meunier, dont le nom n’est pas rapporté (en fait Nicolas Hosch), loue le moulin depuis six ans. Le moulin est flanqué d’un petit jardin, d’une écurie et d’une grange. Les murs sont en bon état mais certaines parties basses, abîmées par des inondations, doivent être réparées. La charpente et la toiture en ardoises sont en bon état, de même que les planchers à l’exception de celui du poêle et d’une chambre ; celui du moulin lui-même vient d’être refait, suite aux recommandations de la visite précédente. Certains mécanismes ne sont qu’en état passable. Les deux roues et les arbres sont neufs. Une meule gisante est cassée en six morceaux et ne peut donc plus être utilisée. La décharge d’eau au-dessus du canal n’existe plus or elle est indispensable pour éviter le «croulement» de la retenue d’eau. Les «banaux du village doivent fournir le bois et les prestations pour réaliser les empalements». L’«avenu» qui mène au moulin est en bon état, de même que le pont.

La carte de Ferraris éditée en 1777 représente parfaitement le moulin et son canal, sans le noter spécifiquement.

Le 27 mars 1789, Perin, receveur des domaines au quartier d’Arlon, vend aux habitants du ban les 4/5èmes du moulin à l’exclusion du 1/5ème que possédait le seigneur à la fin du régime autrichien. Les usagers sont donc majoritairement propriétaires et gestionnaires du moulin qui, de seigneurial, devient communal.

Ce jourd’hui 27 mars 1789 – Devant le notaire de Habay la Neuve ont comparu Jean François Perin receveur des domaines au quartier d’Arlon. Nous a déclaré qu’ensuite de l’autorisation du gouverneur général des Pays Bas et néanmoins sous son agréation il vendait, cédait et abandonnait irrévocablement et à toujours les quatre cinquièmes du moulin banal et pour autant domanial de Messancy avec ses aisances, dépendances, ustensiles, droit de mettre en hausse à l’exclusion du seigneur qui possède le cinquième et tous autres droits.

Cette vente est faite aux bannaux du même moulin acceptant par Jean Wagner, mayeur, Jean Hennico, sindic dudit Messancy et André Loutsch de Longeau, leurs constitués et cela aux clauses et conditions suivantes :

Prix 2000 écus d’argent au cours actuel de cette province de Luxembourg …

Le moulin fut vraisemblablement confisqué par l’Etat français et vendu à la famille Goeury, originaire d’Aubange.

Un relevé administratif de 1809 nous apprend que le moulin était muni de deux tournants équipés de meules en pierre de Champagne. Sa production était de 4 quintaux métriques par jour (400 kg) ; les grains moulus étaient le froment, le méteil, le seigle, l’orge et l’avoine. Les moutures provenaient de Messancy, Clémency, Aix-sur-Cloie, Bébange, Longeau et Guerlange. La qualité des moutures était soit à la parisienne (économique) soit à la grosse selon la commande. La consommation en grains était alors estimée à 4 hectolitres et 50 litres par an et par habitant .

Jacques Goeury (Gourÿ) est imposé comme meunier en 1824. Il vend ensuite la maison et le moulin (parcelle cadastrale 1305) à Pierre Thill qui est déjà repris comme propriétaire en 1824 également.

Jean Joseph de Mathelin porte plainte en 1832 contre Pierre Thill. La Députation Permanente demande au meunier, après enquête, de placer deux vannes de décharge pour éviter, en période de crue, que les terrains voisins ne soient inondés.

Dans le cadastre de 1845, le moulin est repris avec une superficie de 0,8 ares, la maison 6,2 ares et le canal 27,8 ares. Le moulin est agrandi et amélioré par Pierre Thill en 1859 sur la parcelle dénommée «In Mühlen Driesch».

Charles Thill entre en possession du moulin par donation de son père en 1867 . En octobre 1872, il porte plainte contre la commune pour défaut de curage. Le bourgmestre rétorque que c’est l’activité du moulin qui amène des alluvions et c’est donc au meunier de procéder au curage. De 1874 à 1876, un litige oppose le meunier à Léopold de Mathelin au sujet du canal. Monsieur de Mathelin prétend que les berges du canal lui appartiennent mais un rapport dressé par l’administration des Ponts et Chaussées d’Arlon démontre que c’est bien le meunier qui est entièrement propriétaire du canal et de ses berges. Le conseil communal, interpellé pour résoudre le litige, se déclare incompétent et demande aux parties de s’adresser aux tribunaux . Le moulin est agrandi et amélioré en 1877.

Lors du conseil communal de janvier 1878, la demande de Charles Thill pour la réfection du gué au lieu-dit «Wascherei» est examinée: les eaux de la rivière remontent à son moulin .

En 1900, la propriété est vendue; le moulin et la maison d’habitation sont complètement démolis. L’ensemble passe à Hyppolite Callier qui a épousé Marie Laurent, nièce du ministre Victor Tesch (cfr Chroniques n° 16: les bâtiments Tesch et Castilhon). On peut supposer qu’il reconstruit alors la maison qui subsiste aujourd’hui. Son fils André Lucien en hérite et revend la maison et le canal à Jacques Sand – Michel en 1932. Une donation partage entre sa veuve et ses enfants interviendra en 1949.

c. Meuniers

Les comptes des domaines relevés en 1621 signalent que le moulin est loué pour un bail de 6 ans à Dominique (Sondag) Schaunen de Niederkorn.

Le 29 juillet 1723, Jean Hevan (Even?), fermier du moulin banal, cède son bail à Théodore Kunzings(er) demeurant à Thill (France). Théodore Kuntziger, sans doute originaire d’Eischen, est marié à Anne Muller. Ce couple aura au moins huit enfants nés à Messancy entre 1726 et 1739. Les revenus du moulin sont dus en partie au seigneur de Messancy (Jean Baptiste d’Henron) représenté par son officier Jean Pierre Manderscheid.

Vers 1764 – 1774, c’est Nicolas Hosch qui est meunier. Il est né en 1739 à Buvange, fils de Nicolas et Marie Rodange. Il a épousé Marguerite Kunsch à Messancy en 1751 puis Marie Scherer en 1764. Nicolas Hosch prend en bail le moulin Lampach à Viville (dit Neumühlen ou Neuf moulin) en 1771. Ne pouvant gérer les deux sites, il cède le bail de Messancy à son gendre Jean Nicolas Kerschen, meunier à Udange. D’autre part, sa fille Catherine née à Messancy le 2 janvier 1774 épouse à Steinsel en 1795, Jean Goergen de Bach, domestique au moulin de Walferdange. Ils demeureront ensuite à Turpange.

C’est Nicolas Bechter qui reprend ensuite la charge. Sa famille est d’origine tyrolienne . Né vers 1719 et décédé à Messancy le 29 janvier 1787, il avait épousé Catherine Wiltgen. Avant d’être meunier, Bechter exerçait le métier de vigneron à Stadbredimus. Le couple eut un fils, Pierre, né vers 1762 et décédé à Messancy le 5 juillet 1786.

Mathias Bechter succède à Nicolas. Il est marié à Marie Goedert dont il eut deux enfants, Catherine en 1787 et Pierre en 1789. La famille quitte Messancy en 1789 pour rejoindre le moulin de Stadbredimus.

De 1803 à 1806, Jean Pierre Goeury est mentionné comme meunier dans les relevés communaux. Né à Aubange en 1756, il est le troisième plus important contribuable de la commune . En 1780, il épouse à Aubange Suzanne Welschen, de Differt, dont il eut au moins 11 enfants. En fait, son épouse et lui-même ont sans doute racheté le moulin considéré comme bien national par le régime français puis l’ont revendu avec jardin et dépendances le 6 nivôse an 13 (27/12/1804) à Nicolas Thill. Jean Pierre Goeury fut aussi propriétaire du moulin de Differt entre 1787 et 1801.

Nicolas Thill, né en 1768 et auparavant soldat autrichien, rentre au pays en l’an 3 (1795). Il reprend le moulin sans doute en 1806. Il décède le 2 octobre 1809. De son épouse Marguerite Dosser, il eut trois enfants : Pierre, Marguerite et Elisabeth.

Nous trouvons Jacques Goeury, fils de Jean Pierre, comme meunier en 1824 et 1826. Il possède une maison « Bei der Mühlen » avec jardin et cave et diverses terres, biens sur lesquels il est imposé. Le moulin à farine mu par l’eau, sous le régime hollandais, est considéré comme bâtiment de 1ère classe et à ce titre taxé de 115 florins. Dans un autre relevé administratif, le moulin est situé «Im Dorf» et porte le numéro cadastral 1305. Jacques Goeury avait épousé le 18 mai 1831 Marie Thérèse Hébrant, originaire de Bourdon. Il vend maison et moulin à Pierre Thill. Il décède le 18 août 1839.

Pierre Thill, né à Turpange le 8 avril 1802, lui-même fils de Nicolas meunier de Turpange, possède le moulin en 1827 ; certains relevés cadastraux le signalent déjà comme propriétaires en 1824 mais, de son côté, Jacques Goeury paie encore ses impôts comme meunier en 1826. En 1827, il épouse Marguerite Limpach, née à Roedgen (GD Luxembourg) le 4 avril 1804. Elle décèdera à Messancy le 18 avril 1889. Le couple a au moins 5 enfants: Jacques, Jean Pierre, Anne Marguerite, Charles et Léopold Charles.

Pierre Thill mourra le 4 mai 1866, après avoir transmis le moulin à son fils Charles suivant acte passé devant le notaire Tesch le 3 avril précédent. Jean Pierre, frère de Charles, travaille aussi au moulin mais décède le 31 août 1868.

Charles Thill est né à Messancy le 6 octobre 1831 et décédé le 4 septembre 1895. Il prend la relève au décès de son père et sera qualifié de «maître meunier» dans le registre de population de 1890 – 1900. En mai 1866, il épouse Marie Lorang, née à Frisange le 23 septembre 1836. Ils eurent au moins 4 enfants : Marguerite, Jacques Julien, Charles Léopold (décédé à l’âge de 7 ans) et Victorine. Cette dernière épousa Jules Courtois de Habay-la-Neuve.

C’est leur fils Jacques Julien né le 12 août 1870 qui hérite à son tour du moulin. Il épouse à Messancy le 1 janvier 1895, Elise Marie Kirsch qui décèdera le 26 janvier 1899 peu après la naissance de leur fils Charles (né le 17 janvier). Jacques, qualifié de meunier en 1895, semble avoir quitté le moulin peu après. Il devient greffier à Neufchâteau où il décède le 3 novembre 1940. Il avait vendu le moulin en 1900, au grand désespoir de sa sœur Victorine.

Christian MOÏS & Jean-Marie ZIMMERMAN

Literatuur

Christian Moïs & Jean-Marie Zimmerman, “Les moulins de Buvange, Differt, Habergy, Hondelange, Longeau, Messancy, Noedelange, Turpange et Wolkrange”, dans: la Chronique, n° 19, 2007.
www. messancy-histoire.be /dossiers/commune-et-doyenne/moulins-de-la-commune-de-messancy
Mailbericht Leo van der Drift, Den Haag, 24.07.2014.

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Laatst bijgewerkt: zondag 5 oktober 2014

 

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