Le Moulin de Braine, moulin du Roi ou moulin comtal était un moulin à eau à  farine sur la Brainette dans la rue Maïeur Etienne et alimenté par le "Grand Vivier".

Il appartenait au comte de Hainaut.
Attesté en 1339.
Brûlé et détruit en 1425.
Grands dégâts lors de l'inondation de 1596.
Passe à la famille d'Arenberg le 11 novembre 1652.
Arrêté en 1868.
Démoli au début du 20e siècle.

Le moulin comtal se situait sur le cours de la Brainette, affluent de droite de la Senne. Il se positionnait sur un barrage établi en un point très précis du réseau hydrographique local, soit un lieu de net resserrement de la vallée. Ce dernier fait suite à un élargissement correspondant en confluent des deux principaux bras de la Brainette, le Sans-Fond et la Brainette proprement dite. Le barrage se situe par ailleurs - et assez naturellement - dans l'axe de deux chemins de crête qui se rejoignent pratiquement sur le site du moulin. Des affleurements de schiste cantonnent le bord de la vallée et finissent de définir la physionomie assez privilégiée du site.

Il ne subsite rien des superstructures du moulin: ils sont démolies au début du 20e siècle.
Par contre, on peut encore percevoir dans le paysage et dans les "infrastrures" diverses traces matérielles en rapport avec cet établissement autour duquel une bonne partie de la vie urbaine s'est organisée dès le moyen âge.

Relevée par rapport aux terrains avoisinants, la rue Maëur Etienne conserve le volume du barrage qui s'étendait sur une petite centaine de mètres de long. La trace des viviers est toujours perceptible dans le paysage, secteur de la salle de la Tourette, en amont de la rue Maïeur Etienne avec prolongement en amont de la rue des Viviers jusqu'à l'entrée de la rue du Pont.

Elle est également sensible dans la toponymie: rue des Digues et rues des Viviers.
Le barrage et les viviers sont à la base de la structuration des voiries de la ville dans un assez large secteur. Les retenues d'eau participèrent en outre, de manière particulièrement étroite, au système de l'enceinte urbaine.

En sous-sol, on conserve encore le conduit qui, après l'abandon du "Grand Vivier de Braine", assura la continuité de l'alimentation en eau du moulin. Ce conduit passe toujours par le point où se trouvaient les vannes. La canal de fuite, lui aussi enterré, existe toujours en rejoint le cours naturel de la rivière à hauteur de l'ancien rempart.

Le cours même de la Brainette, dans la voisinage du moulin, apparaît comme une trace spectaculaire liée à ce dernier. En raison de l'existence du vivier, la rivière fut en effet détournée et passe actuellement de l'autre côté de l'affleurement de schiste qui supporte l'église Saint-Géry et l'ancien donjon ou château des comtes de Hainaut. Jusque l'emplacement occupé par l'église, la rivière reste au niveau du vivier du moulin, soit plusieurs mètres au-dessus de son lit naturel. De là, la lenteur du courant dans la traversée souterraine de la ville. La dénivellation est "rattrapée" par une "cascade", établie au point où la dérivation rejoint le cours naturel. Cette cascade a été creusée dès le moyen âge dans le rocher. Elle se trouve aujourd'hui dans le pertuis qui conduit la rivière de l'amont à l'aval de la structure urbaine.

Gérard BAVAY, RUSTIN, WATTEYNE

Jules Dewert, "Les moulins du Hainaut. Arrondissement de Mons", Annales du Cercle d'histoire et d'archéologie de Baudour, t. 4, 1939, p. 1-202.
G. Bavay, P. Dejean, L. Jous & D. Watteyne, "Exposition moulins en Hainaut. (Supplément au catalogue général)." Braine-le-Comte, 1988 (Cercle d'histoire d'archéologique et de folklore de Braine-le-Comte, fasc. 11), 63 p.
Gérard Bavay, "Patrimoine et histoire des moulins en Hainaut - Inventaire descriptif" - Analectes d'histoire du Hainaut, tome XI, Mons, Hannonia, 2008, p. 337.
"Moulins en Hainaut", Bruxelles, Crédit Communal, 1987.